ACTU - L'Observatoire national de la précarité énergétique l'a rappelé, à l'occasion de la première journée contre ce fléau, le 10 novembre dernier : près d'un cinquième de la population française frissonne chez lui. Dans ce contexte, certains particuliers s'adaptent, au prix fort, alors que la tendance n'est pas à l'amélioration.
L'édition 2021 du baromètre Énergie-info du Médiateur de l'énergie, dévoilée mi-octobre, est sans appel : de plus en plus de foyers se trouvent en situation de "précarité énergétique". Une triste réalité, que la flambée délétère des prix de l'énergie ne fait qu'accentuer. Dans les faits, 84% des interrogés se disent "préoccupés" par le prix de la consommation, soit 5% de plus qu'en 2020. Et, pour près de 8 interrogés sur 10, les factures d'énergie représentent "une part importante du budget". 8 points de plus qu'en 2020... Le phénomène n'est pas récent, mais on ne peut le minimiser. A contrario, c'est même sa durabilité qui amplifie son caractère urgent.
Face à situation qui semble -tout de même- bien s'ancrer dans le quotidien, les habitudes, les comportements, eux, changent. S'adapter, pour faire face, est, en effet, devenu un véritable enjeu, dans un nombre grandissant de foyers.
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Renoncement grandissant
Claudine empile les couches de vêtements et dort habillée. Ariane porte "deux pulls et une écharpe" quand elle est chez elle, confiaient-elles à France Inter, lors de la Journée française contre la précarité énergétique...
"Je ne me chauffe pas comme je veux. J’ai froid chez moi". [...] "Je le baisse [le chauffage, NDLR] à 16 °C" explique, de son côté, Justine, au Monde. "Même en chauffant moins, mes factures augmentent quand même" indique, également, Melinda... Comme elles, 60% des Français affirment avoir baissé le chauffage chez eux, pour éviter une facture trop lourde. "Un chiffre qui a doublé depuis 2019" rappelle l'Obs. L'envolée des indicateurs est encore plus marquée chez les 18-34 ans ; 74 % d’entre eux ont, en effet, restreint leur chauffage pour raisons financières, soit 8 points de plus que l’année dernière. 66% des 35-44 ans ont fait de même.
"Je ne peux que constater l’augmentation de la précarité énergétique. [...] Il est important que les consommateurs connaissent parfaitement leurs droits et les solutions possibles pour maîtriser le montant de leurs factures d’énergie" - Olivier Challan Belval, Médiateur national de l’énergie (communiqué).
Manque d'information
95% des interrogés du baromètre Énergie-info ne savent pas que l'on peut changer de fournisseur d'électricité. Aussi, 30% des personnes qui s’occupent des factures d’énergie dans leur foyer ignorent si elles ont un contrat aux tarifs réglementés ou non. "Cette connaissance approximative des règles de fonctionnement du marché de l’énergie dans une période où les prix augmentent et où les consommateurs s’interrogent sur les moyens de limiter les impacts de cette hausse sur leurs factures, montre l’importance de mettre à leur disposition des informations neutres et impartiales, transparentes et pédagogiques" complète le Médiateur.
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De son côté, une étude universitaire publiée par l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) pointe la méconnaissance, par les ménages, des aides auxquelles ils pourraient prétendre, pour alléger leurs charges d'énergie. 38% des interrogés ne connaissent, ainsi, pas le fonds de solidarité pour le logement (FSL), ou le Chèque Énergie. Et de rappeler qu'en 2019, 25 % des ménages ayant reçu ce chèque ne l’avaient pas utilisé. Enfin, en matière de rénovation énergétique, 78% admettent ne pas avoir connaissance de dispositifs comme MaPrimeRénov' ou l'Éco-PTZ.
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L'enjeu semble, donc, être à la communication ; "la précarité énergétique est en butte à 'des formes de non-recours aux aides et dispositifs, par non-connaissance et par non-proposition' " souligne Le Monde, citant l'étude. Toutefois, certaines mesures n'impliquent aucune démarche pour les particuliers. On pense, par exemple, au gel des prix du gaz jusqu'au printemps prochain, ou à la limitation des prix de l'électricité.
Rappelons que la notion de précarité énergétique a été inscrite dans la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010.
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